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Sobriété numérique ou « Green IT », comment utiliser les données de façon raisonnée

Sobriété numérique

L’impact environnemental du numérique n’est pas à négliger, que ce soit en termes de consommation énergétique, d’émission de gaz à effet de serre ou encore de déchets d’équipements électriques. Et cette situation risque d’empirer à mesure que nos besoins digitaux augmentent.

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L’impact environnemental du numérique n’est pas à négliger, que ce soit en termes de consommation énergétique, d’émission de gaz à effet de serre ou encore de déchets d’équipements électriques. Et cette situation risque d’empirer à mesure que nos besoins digitaux augmentent.

Dans ce contexte, la sobriété numérique, ou GreenIT, apparaît comme une nécessité. Mais comment réduire notre consommation de données en sachant que les projets data œuvrent pour le bien commun et permettent de répondre plus efficacement aux crises et défis de nos sociétés ? Est-il possible de trouver l’équilibre entre la valeur ajoutée apportée à la société grâce aux datas et un plus grand respect de l’environnement ?

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Le numérique représente 12 % de la consommation totale d’électricité, 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre, 53 mégatonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques. L’impact de nos activités digitales sur l’environnement est donc important.

L’expression « sobriété numérique » a été définie en 2008 par l’association GreenIT.fr pour désigner « la démarche qui consiste à concevoir des services numériques plus sobres et à modérer ses usages numériques quotidiens ».

Autrement dit, le concept vise à faire prendre conscience et limiter l’impact environnemental (énergétique et carbone) du numérique, notamment en limitant le renouvellement des appareils numériques et en favorisant des usages écologiquement vertueux. Si cette démarche concerne tout le monde, elle ne se résume pas à une succession de petites actions décorrélées. Il s’agit de changer les usages au global et d’appréhender la question du numérique en observant son impact sur l’environnement.

Le gouvernement a publié plusieurs recommandations générales pour les particuliers, mais qu’en est-il des entreprises et organisations publiques ? Le principe de sobriété numérique est en effet indispensable dans le cadre professionnel où le numérique est désormais intrinsèquement lié au bon fonctionnement des activités.

Par ailleurs, la loi REEN (Réduction de l’Empreinte Environnementale du Numérique) du 15 novembre 2021 est venue renforcer cet impératif. La loi vise à réduire l’empreinte environnementale du numérique en France et s’adresse à tous les acteurs du numérique (consommateurs et professionnels). Avec cette loi, le numérique devient officiellement un levier pour atteindre les objectifs énergétiques fixés.

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Si les démarches de sobriété numérique visent à réduire l’impact environnemental et énergétique du secteur, le numérique est également indispensable pour atteindre les objectifs de réduction de la consommation énergétique.

Par ailleurs, la Loi pour une République numérique du 7 octobre 2016 prévoit des obligations en matière de traitement et de publication des données pour les gestionnaires des réseaux publics de distribution et de transport d’électricité en vue de favoriser notamment le développement d’offres d’énergie, d’usages et de services énergétiques innovants.

De grands acteurs de l’énergie ont d’ailleurs déjà démontré que les données pouvaient révolutionner la manière de gérer les réseaux, avec une meilleure prévention des risques, une plus grande vigilance et la création de nouveaux services pour aider les citoyens et les professionnels à mieux gérer leur consommation :

  • UK Power Networks a modélisé plusieurs scénarios à partir de ses données concernant la future distribution d’énergie. Ces plans proposent des actions jusqu’en 2050 pour offrir une vision précise de la décentralisation, de la numérisation et de la décarbonation dans le pays.
  • Birdz by Veolia élabore et commercialise des capteurs IoT pour améliorer la gestion des réseaux d’eau et notre impact sur la biodiversité. L’organisation créée des dashboards et data visualisations interactives pour transformer les données issues de ses capteurs IoT en insights concrets. Lorsque les clients souscrivent à l’un de ses services, ils ont donc accès à un outil de pilotage complet leur permettant d’augmenter leur efficacité opérationnelle en monitorant les données métier et en détectant instantanément les points de défaillance et des contaminations, volontaires ou accidentelles, dans les réseaux de canalisation.
  • Energias de Portugal (EDP) s’est engagé à produire 80 % de l’électricité du pays à partir d’énergies renouvelables en 2030. Pour accomplir cet objectif, le département chargé de l’innovation collecte et partage des données provenant de capteurs du réseau répartis dans ses installations de production d’énergie. Cela permet d’améliorer la connaissance du secteur de l’énergie et de trouver des solutions innovantes.
  • Schneider Electric propose des services data qui permettent à des organisations de collecter facilement leurs données IoT issues de capteurs (température, qualité de l’air, etc.) pour les réutiliser dans le cadre d’optimisation de la gestion d’énergie.
  • Elia souhaite s’engager en tant que leader d’une transition énergétique européenne réussie et vers un monde durable grâce à l’innovation et la coopération. L’organisation a donc commencé à travailler avec les données dans le cadre de son changement d’organisation en faveur de la centralisation des données pour une meilleure gestion énergétique.
« En France, les acteurs de décarbonation sont souvent des leaders mondiaux. C'est le cas d’Engie, de Suez, de Veolia, de Schneider Electric, etc. Ils ont compris que pour atteindre une efficacité significative dans la transition énergétique, les technologies informationnelles sont absolument centrales. Il faut être capable d'avoir des niveaux d'optimisation sur des environnements qui sont complexes, qui sont massivement séquentiels et massivement multifactoriels ».
Gilles Babinet
Co-Chairman Conseil National du Numérique

Retrouvez l’intervention de Gilles Babinet lors de Data Experience Makers 2023.

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Le concept de sobriété numérique désigne un changement global des usages. Il est donc nécessaire de bien planifier vos différentes actions et de définir une stratégie de gouvernance cohérente avec une utilisation raisonnée de la donnée.

1 - Établir une stratégie de gouvernance data responsable

De nombreuses organisations collectent des quantités astronomiques de données et ne sont pas en capacité de les gérer et de les exploiter. Résultat : elles n’ont que peu, voire pas d’intérêt. Toutefois, leur impact sur l’environnement est réel.

Afin d’éviter cette situation, il est primordial de prendre conscience de cette inflation numérique et de la maîtriser. Les organisations doivent s’engager dans une démarche data responsable.

Il convient donc de définir des règles visant la réduction de l’empreinte environnementale du digital dans la stratégie de gouvernance de l’organisation. Pour cela, nous vous conseillons de nommer un responsable chargé de coordonner les différentes actions et de traduire les bonnes pratiques au sein d’une charte à destination de tous les collaborateurs.

Cette prise de position pour une utilisation raisonnée de la donnée doit ainsi avoir un impact sur tous les aspects de la stratégie data de l’organisation : les ressources et outils data, les habitudes en matière de collecte, de publication et d’archivage, la culture partagée par les collaborateurs, etc.

2 - Opter pour des solutions technologiques orientées “usages”

La révolution numérique des 20 dernières années et son lot d’innovations ont laissé peu de place à la rationalisation des technologies au sein des organisations.

La sobriété numérique désigne le passage d’un numérique “compulsif” à un numérique “raisonné”. Les stacks technologiques en place dans les organisations sont parfois très complexes, avec des doublons dans les différents outils et des processus de partage longs et fastidieux. Dans ces situations, le Système d’Information (SI) devient un frein plutôt qu’un levier pour créer de la valeur et améliorer l’efficacité.

Les choix technologiques des organisations doivent au contraire leur permettre de réduire les étapes par lesquelles passent les données et le nombre d’intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs de la donnée. En simplifiant ces circuits et centralisant les données au sein d’une plateforme, accessible par tous, les organisations peuvent s’inscrire dans une logique d’utilisation plus rationnelle de la donnée. Tous les types de profils, métier ou experts data, peuvent ainsi utiliser les données et l’investissement technologique est justifié.

L’approche Data mesh est particulièrement favorable à une démarche de sobriété numérique. Elle s’adapte à tous types de structures avec pour objectif d’avoir une circulation des données fluide et raisonnée. Les responsabilités liées aux données sont décentralisées dans les différents départements, en les imputant à ceux qui en sont les plus proches. Le tout cadré par une stratégie de gouvernance à l’échelle de l’organisation et basée sur des normes de métadonnées pour garantir l’interopérabilité et une infrastructure de données partagée en libre-service.

C’est le compromis idéal pour exploiter ses données et en tirer de la valeur, tout en minimisant l’impact sur l’environnement.

« Nous avons rationalisé le sourcing de nos données, avec des chargements unifiés des grosses bases sur le datalake et des extractions plus précises ensuite par les métiers. Nous réduisons ainsi notre impact : il y a donc un véritable gain sur le stockage, et même des économies sur les abonnements aux bases payantes ».
Isabelle Bridenne
Responsable projet data et open data - Caisse des dépôts et consignations
Lire le cas d’usage

3 - Prioriser les données publiées

Le premier impact de la donnée sur l’environnement est lié à son stockage. Une étude publiée par le cabinet d’études américain IDC prévoit que le volume total de données pourrait atteindre 175 zettaoctets en 2025, contre 33 zettaoctets en 2018.

Par ailleurs, le nombre de données produites et collectées par les organisations dépassent généralement la capacité de traitement dont elles disposent. Il est donc important de prioriser les données à forte valeur ajoutée et qui permettront de créer des bénéfices rapidement. Plusieurs recommandations peuvent être suivies pour atteindre cet objectif :

  • Ne publier que les données essentielles à une activité ou à la création d’un usage
  • Supprimer les colonnes et champs en doublons et en réduire la longueur.

Pour réduire le nombre de données publiées, il est également important d’avoir recours à des sources de données externes. Cela permet de rationaliser le stockage en utilisant des données déjà publiées :

  • des référentiels de données pour enrichir vos propres dataset avec des informations géographiques par exemple.
  • des jeux de données open data pour donner plus de contexte à vos données. Les clients d’Opendatasoft peuvent par exemple récupérer sans effort l’un de nos 29 000 datasets publics présents sur le Data hub.
  • des datasets provenant de partenaires ou clients.
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Le concept de sobriété numérique désigne un changement global des usages. La préparation des datasets avant leur publication permet de rationaliser l’utilisation des données au sein d’une organisation.

4 - Réunir vos données dans un catalogue unique

La duplication des jeux de données et leur stockage à divers endroits sont définitivement des mauvaises pratiques pour tendre vers la sobriété numérique.

En réunissant toutes vos données en un catalogue unique, les utilisateurs seront plus à même d’identifier rapidement les informations qu’ils recherchent. L’ajout de fonctionnalités de recherche et de filtre (pour agréger les données par territoire ou thématique) est également indispensable car l’objectif n’est pas de perdre du temps à trouver ces données si le catalogue est très exhaustif.

En plus de réduire les doublons et les risques d’erreur, cette approche permet aux producteurs de données de mieux suivre les réutilisations qui sont faites et de faire des économies.

Chez Opendatasoft nous proposons à nos clients de créer plusieurs sous-domaines afin de proposer des espaces dédiés à certaines données. Par exemple, le ministère de l’Économie et des Finances possède plusieurs sous-domaines : Le portail des données financières et de gestion du secteur public local et le portail de L’aide publique au développement de la France, tous deux rattachés au portail open data global du ministère.

5 - Standardiser les jeux de données

L’absence de stratégie de standardisation, ou de normalisation des données au sein des organisations complexifie tout travail de synthèse. Les données stockées en silos et dans des formats différents ne peuvent pas être comparées et ne permettent pas de créer de nouveaux usages.

Sans ce travail de normalisation qui permet de mesurer des données ayant différentes échelles, il n’est pas possible d’analyser les données en profondeur ou de créer des data visualisations. Ces méthodes permettent par ailleurs d’intégrer les données de nouveaux partenaires très rapidement.

En d’autres termes, la standardisation des données permet de rendre les données interopérables et d’en améliorer la qualité.

6 - Documenter les métadonnées

La bonne gestion des données participe activement à la sobriété numérique. Et pour faciliter le traitement des datas, les métadonnées sont des outils indispensables. Ces informations structurées permettent en effet de décrire et de localiser chaque data de l’organisation (par exemple, à travers une identification de l’auteur ou une date de mise à jour).

Il est donc plus facile d’accéder aux données et de comprendre la nature, la qualité et l’intérêt des informations mises à disposition. Grâce à cette meilleure connaissance des datas, les organisations peuvent réduire drastiquement le nombre de téléchargements inutiles. Ce qui limite l’impact environnemental des données.

Pour documenter les métadonnées, il est recommandé d’utiliser des normes existantes, comme le modèle INSPIRE pour les données géographiques, ou le modèle DCAT pour tous types de données ouvertes.

7 - Proposer une granularité temporelle et géographique

Les fonctionnalités de ciblage sur une temporalité et/ou une zone géographique sur un dataset sont indispensables pour favoriser la sobriété numérique.

En plus de permettre aux utilisateurs de sélectionner le niveau d’information dont ils ont besoin et d’accéder plus facilement à des données pertinentes, cette approche permet de contribuer à la sobriété numérique. Les flux de téléchargements sont ainsi limités aux informations nécessaires et les volumes de données stockées chez les utilisateurs diminuent.

En proposant ce type de filtres sur votre portail data, vous incitez vos utilisateurs à avoir une utilisation plus raisonnée des données qu’ils utilisent.

8 - Favoriser l’accès aux données via les APIs

Une fois préparées et publiées, l’impact de vos données ne dépend plus que de vous, mais aussi des utilisateurs qui souhaitent les manipuler et les réutiliser. Puisque la sobriété numérique passe par une réduction du volume de données, il est primordial de trouver des solutions permettant de réduire les volumes de données téléchargés.

Les APIs permettent de récupérer des datasets dans des formats facilement utilisables. Ainsi, plutôt que de dupliquer et stocker les données, les utilisateurs peuvent utiliser des APIs qui permettent de connecter les données et de le mettre à jour automatiquement dès qu’une modification est effectuée sur le jeu de données.

  • Pour les grandes masses de données : l’API permet d’accéder directement à une seule partie des données en fonction du filtrage effectué.
  • Pour les données changeant d’état fréquemment : l’API charge uniquement les changements récents, et non pas toute la base de données. Ce qui permet ainsi d’améliorer les performances des services proposant des données en temps réel.

Pour chaque dataset généré sur la plateforme Opendatasoft, une API est générée automatiquement, avec des métadonnées associées. Nos utilisateurs n’ont donc pas à se poser la question, ils adoptent par défaut la démarche la plus favorable pour favoriser la sobriété numérique. Concernant les téléchargements, il est également possible de les optimiser en compressant les fichiers.

La sobriété numérique est un sujet important. Toutefois, il faut garder à l’esprit que sans numérique, les défis énergétiques et environnementaux ne pourront pas être relevés. Les données représentent un levier important pour la transformation des organisations et doivent être utilisées de manière raisonnée au service d’usages à fort impact.

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