23 juillet 2020
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L’équipe de l’OGD de la ville de Bâle (Open Government Data Basel-Stadt) est convaincue que le partage de données est nécessaire à la construction de la société de demain. Explications.
L’équipe de l’OGD de la ville de Bâle (Open Government Data Basel-Stadt) est convaincue que le partage de données est nécessaire à la construction de la société de demain. Explications.
Cela faisait un moment que Claudia, ma collègue commerciale spécialiste du territoire suisse, me parlait de ses clients de la ville de Bâle. “C’est une ville très dynamique, et mes contacts sont vraiment motivés par l’open data. Ils interagissent sans cesse avec nous afin d’améliorer leurs services.” Qu’à cela ne tienne, j’organise une interview pour creuser le sujet !
En effet, mon entretien avec Jonas Eckenfels (que vous êtes sur le point de lire) ne fait que confirmer les dires de Claudia. L’équipe de l’OGD (Open Government Data Basel-Stadt) est convaincue que le partage de données est nécessaire à la construction de la société de demain. Une société dans laquelle les services publics font preuve d’une transparence absolue ; une société dans laquelle les citoyens n’hésitent pas à capitaliser sur les informations qui leur sont partagées.
Je ne vous en dis pas plus et vous laisse vous plonger dans l’article !
En tant que responsable du département “Consulting & Compliance” du Bureau de l’OGD, mon rôle est d’accompagner les administrations dans leur démarche de partage de données. Je les motive à publier leur data et je leur donne des conseils techniques et légaux afin de rendre le processus le plus facile possible.
Notre plateforme a vu le jour en novembre 2019. Le portail national Open Data Swiss nous était très utile mais il ne répondait pas à tous nos besoins : il ne proposait qu’un catalogue de métadonnées. Nous avons donc décidé de lancer notre propre portail, afin de montrer les données sous leur meilleur jour. Nous avons envisagé de nombreuses solutions et avons décidé de partir avec Opendatasoft.
Nos objectifs sont multiples :
Nous avons réellement dû partir à la chasse ! Il est parfois difficile de convaincre nos collègues de partager leurs données. Certaines équipes n’en voient pas l’intérêt et se focalisent sur le temps et les efforts qui sont associés à la démarche. D’autres craignent qu’on leur pose des questions auxquelles ils ne pourront pas répondre. Heureusement, le fait de leur montrer l’utilité du partage de données avec des exemples concrets change souvent la donne.
Oui, les choses évoluent dans le bon sens. Plus en plus, les administrations viennent à nous afin de nous demander de les aider à publier leurs données. En revanche, de nombreux autres ne sont pas encore familiers avec l’open data.
On sent que la société devient de plus en plus “data-driven” (tournée vers les données), notamment les médias et les particuliers. Ils s’emparent des données dans le but de créer des projets d’utilité commune. Cette page, par exemple, met en avant des visualisations basées sur les données de mobilité en période de pandémie. Cela révèle une véritable tendance : de nombreux citoyens Suisses sont intéressés par les données et leurs réutilisations. Nous communiquons régulièrement avec eux sur Twitter.
J’aime ce dataset partagé par la police, plutôt unique en Suisse. Il détaille les amendes qui ont été attribuées sur le territoire de Bâle et leur contexte. Je trouve cela génial que la police partage ce type de données. C’est transparent et important.
Nous sommes en train de travailler sur la publication de données relatives aux élections et aux comportements de votes. Nous nous penchons également sur un dataset démographique très précis et sur un jeu de données lié aux lieux de prise en charge des détritus au sein de la ville.
Je pense que nous sommes en bon chemin ! De nombreuses initiatives vont dans ce sens. Nous avons par exemple lancé le “Smart Climate - plug&sense”, un projet dans le cadre duquel 200 capteurs ont été placés sur le territoire. Ces derniers mesurent des données relatives au climat et les communiquent avec notre portail. D’autres actions “smart” en cours sont à retrouver sur le site du Smart City Lab, propulsé par le SBB et le Canton de Bâle.
Nous sommes toujours au début du processus et avons encore beaucoup à faire. J’aimerais que les administrations soient davantage prêts à passer au numérique et à investir dans l’open data. Les coûts et les efforts qui y sont associés sont vraiment justifiés.
Mon conseil est simple : elles doivent absolument partager leurs données et, comme je le disais, être prêtes à dépenser de l’argent pour cela. Toutes les communautés devraient publier leur data. C’est de là que naissent les innovations.
Le fait d’avoir l’occasion de travailler avec des personnes différentes sur des sujets qui évoluent sans cesse au sein d’un secteur dynamique. J’aime aussi rendre les données visibles et promouvoir la transparence des services publics.
Merci beaucoup Jonas ! La transformation numérique de la ville de Bâle est fascinante et il ne fait nulle doute qu’elle inspirera d’autres villes en Suisse… et ailleurs.
À bientôt pour de nouvelles dataventures !
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