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Trois services astucieux qui n’existeraient pas sans l’open data

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Vous êtes-vous déjà demandé, comme moi, pour quelles raisons l’open data et le partage de données font couler autant d’encre ? Je nous ai trouvé plusieurs éléments de réponse...

Brand content manager, Opendatasoft
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Dans la ville d’Issy-les-Moulineaux les bibliothèques sont ouvertes le dimanche et proposent un grand nombre de places libres. La ville est pionnière dans le domaine de l’open data et est la première municipalité de la région parisienne à avoir commencé à partager ce type de données en open data.

C’était un dimanche matin, il faisait froid. Je cherchais un endroit sympathique dans lequel étudier et j’ai jeté mon dévolu sur la bibliothèque du Centre Pompidou. Je pensais naïvement y trouver une place facilement… Au lieu de cela, je me suis retrouvée coincée dans une file d’attente de 30 minutes avec des gens qui s’étaient réveillés avec exactement la même idée que moi (je suis certaine que cette de situation est familière à bon nombre d’entre vous…). Quand je suis enfin arrivée à l’entrée du bâtiment, j’ai repéré un petit panneau d’affichage. Je n’y ai pas beaucoup prêté attention au départ, avant d’y jeter un deuxième coup d’oeil…

Cette affiche faisait la promotion d’Affluences, une appli qui vous informe en temps réel du taux d’occupation des bibliothèques, musées et autres structures. Une chose est sûre, si je l’avais téléchargée plus tôt ce matin-là, je n’aurais pas pris la peine d’aller au Centre Pompidou… Je me serais plutôt rendue dans l’agréable ville d’Issy-les-Moulineaux, dans laquelle les bibliothèques sont ouvertes le dimanche et proposent un grand nombre de places libres. Issy-les-Moulineaux est pionnière dans le domaine : elle est la première municipalité de la région parisienne à avoir commencé à partager ce type de données en open data.

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Depuis que j’ai quitté Venise pour Paris l’année dernière afin de me spécialiser dans les technologies numériques et les politiques publiques, j’ai beaucoup appris à propos de l’écosystème open data en France et ailleurs. J’ai découvert qu’une foule d’organisations différentes, depuis des banques privées jusqu’à des autorités locales, ont lancé des portails de données ouvertes et que l’U.E. a même adopté une directive en la matière.

Mais je suis restée bloquée sur une question : Pour quelles raisons l’open data et le partage de données font-ils couler autant d’encre  ?

Si vous vous êtes torturé l’esprit sur le même sujet, suivez ma chronique mensuelle sur le blog ODS : j’y explore les différents aspects du pouvoir du partage de données à travers des cas d’utilisation passionnants et des idées inspirantes. Vous êtes prêts ? Commençons par nous pencher sur l’histoire de trois services publics qui n’existeraient pas sans l’open data !

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En 2010, la France a fait face à un énorme scandale autour du Mediator, un médicament antidiabétique présentant des risques mortels pour les personnes souffrant d’anorexie. En réponse à la crise, le gouvernement a adopté la loi Bertrand (inspirée du Sunshine Act américain), qui stipule que les entreprises du secteur de la santé sont tenues de déclarer et de publier l’ensemble des informations relatives aux accords conclus avec les praticiens et les agences de santé. Cette directive a été concrétisée en 2014, grâce à la Base Transparence-Santé, une plateforme de données ouvertes innovante.

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Transparence-Santé est une base de données qui recense toutes les déclarations d’intérêt que les industries pharmaceutiques doivent remplir lorsqu’elles fournissent des produits aux praticiens. Ces déclarations doivent préciser la nature de la relation (accord, rémunération, avantage en espèces ou en nature), le nom des parties prenantes ainsi que la date, l’objet, le montant et la nature des avantages. Cette obligation s’applique à l’ensemble des professionnels de santé, y compris aux étudiants et institutions, ainsi qu’à tous les produits médicaux, médicaments, substances biologiques et machines.

Cette initiative majeure en matière de transparence a incité certaines entreprises à publier davantage d’informations que ne l’exigeait la loi, a encouragé les enquêtes journalistiques sur les pratiques de lobbying des industries pharmaceutiques et a valu à la France le label de « prescriptrice de tendances » en matière de données ouvertes.

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Selon l’Indice européen de la qualité de l’air, la Pologne est l’un des pays de l’U.E. dont l’air est le plus pollué. L’Inspection générale polonaise de la protection de l’environnement a donc mis en place un vaste réseau de capteurs, et le recours à des stations de surveillance privées s’est également répandu.

Ces différentes sources de données alimentent Kanarek, une application focalisée sur la qualité de l’air créée par le jeune développeur Michał Tajchert. Kanarek combine les données provenant de 160 stations GIOŚ et celles de 400 capteurs privés afin de fournir des informations à jour à propos des niveaux de pollution à travers tout le pays. Contrairement à d’autres solutions similaires, l’application gère son propre serveur. Autrement dit, au lieu de télécharger les données depuis les serveurs des capteurs, Kanarek s’appuie sur une API pour les envoyer à son propre serveur. Les données sources sont ainsi plus rapidement accessibles et plus faciles à combiner. L’appli permet également de stocker les données historiques et d’afficher les données les plus récentes, même lorsque certains des capteurs sont éteints.

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Kanarek permet également un degré élevé de personnalisation. Les utilisateurs ont la possibilité de choisir leur indice de qualité de l’air favoris (polonais ou européen), de sélectionner les capteurs dont ils souhaitent obtenir des informations et de recevoir des alertes. Depuis son lancement il y a plus de deux ans, Kanarek demeure l’appli de ce type la mieux notée sur Google Play.

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En 2018, les Pays-Bas ont lancé un plan d’action national sur la transparence de l’administration, exigeant des villes et des provinces qu’elles publient les informations relatives à la prise de décision sous la forme de données ouvertes. Cela a incité l’Open State Foundation, une ONG militant en faveur de la transparence numérique, de lancer l’Open Provinces App Challenge. Cette compétition a vu de nombreuses équipes s’affronter autour de la recherche d’idées de réutilisation de ces données. Le Ministère de l’Intérieur a offert 30 000€ à l’équipe gagnante afin de lui permettre de développer sa solution.

C’est ainsi qu’est né Voor Dat Het Nieuws Was (« Avant que cela ne devienne des infos ») : un plug-in pour navigateur développé par la société numérique Oberon et disponible sur Chrome et Firefox. Chaque fois qu’un article de presse est partagé sur le net, le logiciel identifie des mots-clés qui fonctionnent comme des requêtes de recherche dans deux bases de données gouvernementales. Les extraits des documents législatifs et administratifs correspondant au sujet de la recherche de l’internaute s’affichent alors sur l’écran. Cet outil permet donc à chacun de découvrir les décisions politiques à l’origine des nouvelles qu’il est en train de lire.

L’appli est actuellement capable de rechercher les données provenant de 5 provinces néerlandaises sur 16 sites web d’actualités. Les administrations concernées sont également en train de développer une terminologie standard pour leurs documents décisionnels afin de faciliter la comparaison des données ouvertes entre provinces.

 

Ces trois histoires nous prouvent que la véritable valeur des données ouvertes réside dans la manière dont celles-ci sont partagées, et surtout réutilisées. Alors, pourquoi ne pas prendre part au mouvement ? Consultez les portails de données ouvertes de votre ville, région ou pays : vous pourriez bien avoir une idée qui fera de vous le prochain grand innovateur de votre ville !

À bientôt pour de nouvelles dataventures !

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